Marseille – Longchamp

Odile et Eric à l’imprimerie « La Platine »
« La Platine » c’est tout un univers ! Odile Coulange est née d’un père imprimeur… d’une aventure démarrée en 1920. Piquée, gaufrée, comme le papier, elle a repris l’entreprise familiale, pile en l’an 2000. L’atelier est vaste, avec beaucoup d’âme. C’est avec Eric, qu’elle travaille désormais. Un duo de choc qui fait du bon boulot. De « vrais » gens qui vous conseillent, vous apportent leur regard de professionnels. Ici, ça sent bon le papier, l’encre, on entend battre le coeur des machines et forcément ça nous parle. Car ces machines là sont anciennes, en fonte pour certaines, malgré leur taille imposante, elles sont réglables à l’infini. Ici c’est la main de l’homme qui a le dernier mot. Nous ne sommes pas dans l’industrie uniformisante mais dans l’imprimerie artisanale, de proximité, appliquée et talentueuse. Son existence en dépend. Une petite structure face aux géants d’internet qui éliminent à tour de bras le tissu économique local, et ainsi une autre façon de faire.
Heureusement de fidèles clients permettent à la Platine (joli nom de l’imprimerie correspondant à l’une de ses machines) de perpétuer cette vie de quartier. Ici, on imprime des affiches d’art, mais aussi des faire-parts de naissance, de mariage, des dossiers de présentation pour les experts-comptables, les chirurgiens, mais aussi des bandes-dessinées, des livres, des jeux de cartes, des pochettes de disques. Une petite entreprise « généraliste » qui commence à attirer l’attention. La chambre des métiers lui a attribué le label « artisan d’Art ». Dans ce modeste lieu, on connaît le papier, on le fait vivre par magie pour des rendus qui redonnent l’envie de le toucher.
« Nous travaillons avec des artistes et structures qui nous confient l’impression de leurs dessins, de leurs affiches. Notamment avec Dernier Cri à la Friche qui est une maison d’édition. On se bat pour continuer à exister. Je refuse d’aller dans une zone industrielle, rester dans le coeur de la ville, dans ce quartier de Longchamp, c’est ma conception de la proximité, du contact » explique Odile. « Je souhaite continuer ici. Avant il y avait un autre imprimeur. Mon père était du côté de Saint-Just. En 2000, quand j’ai repris il y avait encore 200 imprimeurs à Marseille, nous ne sommes plus très nombreux. Une structure comme la nôtre, c’est même rarissime en France ».
Tout l’enjeu est maintenant dans notre camp et à notre portée. Faire travailler l’artisan du coin ou bien renoncer.
Site : laplatine.com
64 rue Jean de Bernardy 13001 Marseille
mail pour devis : imprimerie@laplatine.com
04 91 62 30 07

Avec l’ancien conducteur « Mr tong », ici en photo, une association a été créée pour former les jeunes à l’utilisation de ces machines anciennes