France –
Ce mardi 4 juillet, les représentants des Etats membres de l’Union européenne ont voté un texte définissant les perturbateurs endocriniens, ces molécules toxiques pouvant perturber toutes les glandes endocrines (hypohyse, thyroïde, ovaires, testicules…), favoriser les troubles métaboliques, altérer les communications nerveuses ou provoquer des cancers.
Coup de théâtre
Alors que notre pays, depuis juin 2016, s’était systématiquement opposé au texte déjà laxiste, le gouvernement français a cette fois voté pratiquement sans modification par rapport au texte originel, donnant ainsi la primauté aux industriels de la chimie. En gros, on répertorie des produits dits « dangereux » mais de nombreux autres passent entre les mailles du filet selon des observateurs. L’Allemagne était pour, mais la France, le Danemark et la Suède s’y sont longtemps opposés, jugeant le texte trop peu protecteur de la santé publique et de l’environnement. La majorité qualifiée requise pour adopter ce texte a été obtenue grâce au revirement de la France.
Alerte du CRIIGEN
Alors semblant de travail pour se donner bonne conscience ou volonté d’avancer à petits pas en limitant peu à peu les produits néfastes ? Pour le CRIIGEN (Comité de Recherche et d’Information Indépendante sur le Génie Génétique), poudre aux yeux, « puisque de nombreux perturbateurs endocriniens seront commercialisés sans restriction particulière malgré les dangers avérés pour la santé, y compris celle de futurs enfants encore dans le ventre de leur mère. Faudra t-il alors, comme pour le DDT et le Distilbène, et ses millions de victimes, mener des années de lutte pour exiger des pouvoirs publics le retrait de ces molécules du marché ? »
Le CRIIGEN déplore de voir le gouvernement français ainsi céder sous la pression de Berlin et de l’industrie, et se montre très inquiet de cette décision, également critiquée par un regroupement de 70 ONG. Il reste très méfiant sur la possibilité réellement donnée au gouvernement français d’interdire des molécules autorisées au niveau communautaire, et ce d’autant plus que la contestation permanente sur des études critiques rend plus qu’aléatoire la possibilité pour un gouvernement de s’appuyer sur ce type d’études.