Marseille – 1er arrondissement
Des lecteurs ont souhaité nous apporter leur témoignage concernant la vétusté et la possible dangerosité de certains immeubles marseillais.
Hugo « J’ai peur d’une entrée du domaine Ventre, rue La Palud »

Une des entrées du domaine Ventre, rue La Palud. Actuellement condamnée. Des logements sont justes au dessus et provoquent l’inquiétude des riverains.
« Dans cette rue, parallèle à la rue d’Aubagne, l’accès au Domaine Ventre (ensemble de plusieurs immeubles anciens) est dans un état de délabrement inquiétant… le portail d’accès du parking est condamné et le passage soutenu par plusieurs étais retenant le reste de l’immeuble d’habitation au dessus de lui (parfaitement visible depuis la rue et google maps…) et cela depuis au moins 7 ans (mon arrivée dans ce quartier). Je sais que l’immeuble est toujours habité car le trafic des habitants est visible. Mais aucun chantier n’est entrepris à ma connaissance pour réparer ou à minima conforter le bâti.

Des logements sont situés au dessus de cette entrée consolidée par des plots
Etant un voisin proche, je redoute depuis plusieurs années un effondrement entrainant un effet domino sur les immeubles adjacents…la catastrophe de la rue d’Aubagne n’a fait que renforcer ces craintes, d’autant plus que le bâtiment que j’occupe présente les premiers signes de défaillances structurelles (planchers des étages en affaissement, fissures dans plusieurs murs notamment porteurs, infiltrations d’eau et humidité des murs mitoyens, travaux de toiture et remplacement de poutres trop petites et humides suite à l’effondrement des plafonds imbibés d’eau, …).
Le quartier fait face à des incidents réguliers provoqués par la vétusté des immeubles : incendies électriques, dégâts des eaux, chute de morceaux de façade sur la voie publique, effondrement partielle de toitures, etc. ».
Témoignage de Sophie aux Réformés : « Méfiez-vous des belles façades »
Pourtant la façade est belle… La jeune femme a acheté il y a 4 ans, un appartement de 45 m2 à rénover en rez-de-chaussée. Pour un petit prix, mais avec des travaux importants. Il a fallu changer les solives qui consolident le sous-sol. Après avoir fait « sa part », tout devait rouler comme sur des roulettes… Mais l’immeuble ancien cache des défauts inquiétants et qui n’apparaissaient pas dans les diagnostics et qui ont de surcroît, empiré ces dernières années… Quand on prend l’escalier menant au sous-sol, on constate de gros effritements, y compris sur le mur partagé avec l’immeuble d’à côté. Le carrelage des parties communes semblent aussi se creuser du même côté droit.
Seulement quand on est propriétaire, on l’est souvent en copropriété. « Certains ne veulent pas ou ne peuvent pas payer » explique Sophie.
Conseil, quand vous achetez, faites venir un maçon qui vous dira si le bâtiment est sain ou pas. Insistez bien et ne vous contentez pas de la rénovation de votre bien, regardez tout l’immeuble.

Donne pas trop envie d’aller à la cave… Les murs humides sont en train de tomber. C’est donc le mur mitoyen de droite qui se détériore.

Le mur mitoyen est bien dégradé, malgré une façade intacte.
Témoignage d’Aurore, 76 ans
Pour Aurore, qui est locataire sur le boulevard Baille, c’est aussi le parcours du combattant et l’inquiétude. A 76 ans, seule et une toute petite retraite (environ 900 €), difficile de retrouver un logement. Même si elle aimerait pourtant fuir cet habitat pourrissant, et laisser derrière elle, les infiltrations d’eau qu’elle combat comme elle peut. Son propriétaire qui encaisse un loyer de 350 euros voudrait lui aussi la voir partir. Pour louer plus cher… Mais il ne peut pas (privilège de l’âge) à moins de lui trouver un autre appartement.
« Ce que je constate, c’est que les 3 syndics qui gèrent l’immeuble, ne sont pas capables de faire payer les propriétaires. Au détriment de la sécurité. Plus on attend, plus cela va coûter cher. Des morceaux de façade tombent côté boulevard et côté cour, on ne peut plus aller sur les balcons, qui menacent de s’effondrer. Mon propriétaire me dit que c’est compliqué pour faire les travaux côté boulevard car il y a des stationnements, qu’il faut demander des autorisations à la mairie. Bref, cela fait des années que ça dure, certains ne veulent pas payer alors qu’ils pourraient, d’autres il est vrai ont des difficultés ».
A quand à des aides financières justifiées et personnalisées, remboursables dans le temps, pour les propriétaires en difficulté ? A quand des obligations de payer pour les propriétaires marchands de sommeil qui ont des moyens ? C’est pour quand les diagnostics utiles et pas d’opérettes que l’on nous sert et que presque personne ne comprend ? A quand des actes notariés compréhensibles quand on achète un bien ? A quand des rapports de copropriétés lisibles, clairs ?
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