Marseille – Saint-Loup

Des gilets jaunes, sans gilets pour être plus discrets. Je les ai rencontrés sur le terrain où ils viennent d’être expulsés. Ils veulent juste un lieu de rencontres, ce ne sont pas des zadistes. Juste des gens ordinaires, des français de 2019 qui ont envie de se rassembler.
Je commence à connaître ce groupe, je sais que pour eux un lieu de rassemblement, où chacun peut s’arrêter et discuter est le fondement même du mouvement des Gilets Jaunes. Se faire voir, parler et trouver des idées, des solutions pour échapper à la misère et à la précarité. Seulement voilà, ils font tâche dans la France de 2019 (pour le Pouvoir), pas question de laisser les gens se rassembler. Il ne faudrait pas que leurs idées se propagent. Et puis on a le grand débat national. Que demande le peuple ? Macron se charge de tout, il mouille même sa chemise. Belle opération de communication.
Les français vont-ils gober ses arguments ? Nous le saurons bientôt. En attendant près de Castorama, Saint-Loup dans le 10ème arrondissement, des français modestes ou en précarité, se caillent depuis des semaines, essayant à plusieurs de se rendre visibles et audibles. Mais ils ont été délogés, et voudraient retrouver un lieu de rassemblement. Ils se relaient et échangent sans dommage pour les autres. Parfois des passants viennent les interpeller, pour comprendre, cela créer des liens qui n’auraient pas existés avant. Chacun ayant la tête dans le guidon.
Alors que l’on soit d’accord ou pas tout à fait d’accord avec les Gilets jaunes, il faut les aider à maintenir cette nouvelle solidarité et mode d’expression qu’ils sont en train de créer. En attendant un jour, une organisation plus structurée mais toujours à l’écoute, une vraie agora. Ils ne peuvent pas occuper d’espaces publics sans se déclarer et ils n’auront pas les autorisations. Il leur faut un lieu dédié. Même sommaire. Pour les soutenir, vous pouvez les contacter via notre Rédaction, nous transmettrons. Ils recherchent un terrain qu’ils pourraient occuper quelques mois, et changer à nouveau si besoin. Ou une maison visible où chacun pourrait s’arrêter et qui pourrait servir de lieu de réunion. Bref une ruche où ces abeilles pourraient créer plus de démocratie directe. Le mieux si vous êtes prêts à les aider, c’est de les rencontrer.
Mail : redaction@marseilleinfo.com
En attendant, voici une interview one shot que vous pouvez écouter en vous brossant les dents ou en vous rasant !