Marseille –

Patrick Rué, FO Marseille
Vous êtes nombreux à subir la grève régulière et de plus en plus soutenue des tatas (les cantinières, agents municipaux). Une instabilité qui dure depuis déjà des années… Nous avons reçu vos témoignages et nous vous avons incité à prendre le taureau par les cornes pour que la situation se débloque. Que les choses avancent car la situation est dramatique pour certaines familles. On en reparlera.
Aujourd’hui je suis allée rencontrer l’un des principaux syndicats, Force Ouvrière, pour en savoir plus. La mairie (dans un communiqué et des interviews) rejette la faute du mouvement sur les syndicats, les traitant même d’irresponsables. Il semblerait qu’une bataille de communication s’installe. Bataille de chiffres aussi. Pour Patrick Rué, la chanson n’est pas la même. Le fond du problème n’est pas traité par la Ville, une mauvaise gestion du personnel est à l’origine du blues des tatas et donc des parents… Mais combien de temps cela va-t-il durer ? La colère n’est pas calmée, il en faudra beaucoup plus. Les syndicats demandent de nouvelles concertations et la création d’un pôle de remplacements des tatas (en cas de maladie, de congés) EFFICACE et quelques embauches… Le service public en prend encore un sacré coup, et à travers ce désordre, l’école, un endroit qui devrait pourtant être sacré.
Ecoutons Philippe Rué, secrétaire général de FO Marseille qui dément de nombreux points exposés ci-dessous par la Ville
L’argumentaire de la Mairie de Marseille, envoyé à tous les parents par mail…
Lettre de Mme Danielle Casanova,
Adjointe au Maire déléguée aux Écoles Maternelles et Élémentaires,
à l’attention des parents d’élèves marseillais
Marseille le 17 décembre 2018
Mesdames, Messieurs les parents d’élèves,
Dans la période difficile que traverse notre pays et dans le contexte douloureux que connaît Marseille, une grève du personnel municipal des cantines scolaires pénalise terriblement vos enfants, votre famille et votre vie quotidienne en cette fin d’année.
Il convient que vous soyez pleinement informé de l’origine et des motivations de ce conflit, ainsi que des réponses que nous lui avons apportées pour tenter de le régler dans l’intérêt du service public et des agents eux-mêmes.
Ce mouvement social répond à l’appel de certaines organisations syndicales malgré des semaines de négociations que notre administration a conduites avec chacune d’entre elles.
En cause, donc, l’harmonisation du temps de travail des agents municipaux de Marseille avec celui de l’ensemble de la fonction publique en France. C’est-à-dire le passage de 1567h30 de travail annuel à 1607h – soit l’équivalent de 40 heures de plus par an ou 11 minutes de plus par jour…
Au fil des multiples rencontres avec les représentants du personnel, de nombreuses avancées ont été accordées concernant aussi bien les effectifs que la situation des agents eux-mêmes. Et notamment :
le choix de travailler un mercredi sur deux ou tous les mercredis
la division par deux des week-ends d’astreinte pour les concierges des écoles bénéficiant d’un logement de fonction
l’ouverture du Compte Épargne Temps de chacun à ses jours de repos compensateurs et de congés non pris pour cause de maladie, et la possibilité d’en obtenir le paiement
le versement d’une prime exceptionnelle liée à l’investissement de chaque agent et versée dès ce mois de décembre.
D’autres mesures, plus favorables encore à ces agents municipaux, viennent d’être retenues alors que le recrutement de 250 agents est programmé pour compenser les départs à la retraite dans les écoles et les crèches. Et, notamment, le recrutement de 150 agents de surveillance inter-classes dés le début 2019, alors qu’il devait être effectué, pour moitié en mars, pour moitié en septembre, et le passage à temps complet de 75 agents qui travaillaient jusqu’ici à temps partiel…
En outre, une prime de 400 euros a été accordée aussi aux personnels des écoles et à celui des crèches afin d’améliorer leurs conditions de vie et leur pouvoir d’achat, et pour les encourager dans une mission essentielle au service des enfants et de leurs familles.Enfin, 150 animateurs seront recrutés dès le début de l’année tandis que la Ville de Marseille étudie toutes les dispositions nécessaires pour assurer dans les meilleures conditions le service des cantines, sous forme de pique-nique si cette nécessité s’impose.
A Marseille, un agent municipal (responsable de restaurant, Atsem, agent technique, Asic) travaille au service de 18 enfants, alors qu’un récent commentaire de la Chambre Régionale des Comptes souligne que ces effectifs sont supérieurs de 5 points à la moyenne nationale.
Malgré tous ces efforts, certains essaient de prendre les familles en otage pour obtenir plus encore.
Vous comprendrez, j’en suis sûre, que si la municipalité a répondu très favorablement aux revendications syndicales, elle ne peut ni ne doit accepter des exigences incompatibles avec une saine gestion de l’argent public. Elle s’emploiera sans relâche à ce que la raison l’emporte pour un retour au fonctionnement normal des restaurants scolaires dans les plus brefs délais.